Nos ancêtres, l’autre humanité.
Au niveau astronomique les distances sont immenses, à une échelle quantique, notre univers (et multivers) n'est qu'un petit village. L'homo sapiens hante cette planète depuis soit disant 160 000 ans (version officielle). Donc Sapiens aurait attendu 150 000 ans pour inventer l'écriture et soudainement moins de 8000 ans plus tard le voilà dans l'espace.
Nos ancètres auraient passé 152 000 à se contempler le nombril et vivre de l'air du temps en se grattant les fesses. Selon toute logique et la connaissance de l'homo sapiens, il aurait du se retrouver dans l'espace à peut prêt 10 à 15 000 ans après son avènement et continuer à progresser ensuite à une vitesse de plus en plus croissante gràce à l'aide technologique, ce qui l'aurait emmené bien plus loin que la lune et donc, la probabilité de rencontrer d'autres espèces civilisées en aurait été démultipliée d'autant.
Faisons-nous passer nos ancêtres pour plus con qu'une planche?
Photos des reconstitutions de Néanderthal:
Néanderthal le trapu, l’autre humanité, a vécu sur Terre pendant 300.000 ans, grâce à une constitution plus robuste que la nôtre, montrant une capacité d’adaptation éprouvée et une intelligence inventive. C’était un peuple composé de chasseurs émérites, des grands mangeurs de viande, des nomades qui découpaient les peaux et s’en couvraient, entretenaient des foyers, développaient des rituels funéraires, portaient des parures. Une humanité méconnue, longtemps presque impensable pour les esprits religieux, car elle signifiait que le doigt de Dieu aurait touché une autre espèce que la nôtre, particulièrement laide selon nos critères, beaucoup plus ancienne qu’Adam et Eve, connaissant le sens de la vie et la mort, la métaphysique, la technique. Quel camouflet pour les thèses créationnistes, enfermées dans leur vision biblique de l’Homme héritée de la chronologie de la Genèse, mais aussi pour tous ceux qui croient que nous autres, les " sapiens sapiens ", sont l’espèce la plus " évoluée " - la seule qui s’est montrée capable d’assez de génie pour échapper aux catastrophes naturelles, aux grands fauves, aux virus, et puis de dominer la terre entière.
Il témoigne que plusieurs humanités, plusieurs espèces d’hommes ont vécu sur notre vieille Terre. Que l’humanité est plurielle. Qu’il existe non pas une branche humaine unique, avec ses " chaînons manquants ", évoluant vers l’ " homme moderne ", mais un " buissonnement " de la branche homininée. Avant Néanderthal, depuis 2,5 millions av JC, nous avons vu se succéder Homo abilis, Homo ergaster (2MA), Homo rudolfensis (1MA), les " premiers hominidés " qui connaissaient la bipédie, taillaient déjà la pierre, des espèces qui n’ont pas supporté les changements climatiques, les pandémies, les prédateurs. Une seule lignée " homo " va survivre, avec Néanderthal et Sapiens - attention, depuis septembre 2003 les préhistoriens s’interrogent : n’a-t-on pas découvert dans l’île de Flore (Indonésie), un " homo floresiensis " de petite taille, talentueux et métaphysicien lui aussi ?
Un laboratoire de l'ENS de Lyon confirmait juin 2006, après l'étude d'une mâchoire de Néanderthalien vieille de 50.000 ans, que Néanderthal et Sapiens appartiennent à deux espèces "homo" très proches, quoique différentes - ne pouvant se reproduire entre elles. La plupart des découvertes récentes de la génétique racontent la même histoire : Homo Neanderthalensis est bien un autre "homme". Il a vécu sur Terre pendant 300.000 ans - vivrons nous autant ? Il construisait des tombes, maîtrisait le feu, travaillait la pierre, le bois et l’os. célébrait les ours et les animaux sauvages, portait des parures. Plus les recherches avancent, plus nous découvrons son intelligence - sa civilisation. C'est une découverte d'importance - dérangeante. Homo Sapiens n’est plus le seul " humain ", l'exception, le fils unique de Dieu. Il faut désormais imaginer une humanité plurielle..
C’est un drôle de bonhomme. Sa tête oblongue jaillit d’un puissant cou de taureau. Ses muscles saillent, noueux, autour d’une poitrine large, un véritable tonneau. Il a les hanches larges, de fortes épaules, des bras longs et épais, capables de gestes plus amples que nous, les autres hommes. Il possède des mains fortes, à la prise du pouce solide. Ses jambes courtes, ses cuisses arquées, ses grosses rotules, ses orteils imposants et musclés sont taillés pour les longues marches. Une solide musculature l’enveloppe, plus puissante que celle d’un homme, une charpente adaptée à tous les terrains, tous les climats. C’est un râblé, costaud, un endurant, qui a supporté une glaciation et conquis des terres froides. La face large, aux pommettes saillantes, au grand nez, au front traversé d’un long bourrelet, aux yeux intelligents s’agitant au creux d’orbites profondes, se projette vers vous comme un museau. Car le front est aplati, les arêtes du nez tirées à l’horizontale, le menton fuyant, la tête allongée vers l’arrière. Dedans, un gros cerveau pense, plus développé que le nôtre, atteignant jusqu’à 1750 cm3. Sa peau est blanche. Il est peu velu. L’homme pèse facilement quatre-vingts kilos. La femme, soixante-dix. Lui mesure entre 1,60 et 1,70 mètre ; elle, entre 1,56 et 1,60 mètre...
Les paléontologues l’appellent familièrement " Néanderthal ". C’est un homme. Entendez, un " homo ", un hominidé. Lui et nous, d’après les dernières découvertes du génie génétique, descendons du même ancêtre, " homo erectus ". Nous avons longtemps pensé - et certains chercheurs le soutiennent encore - qu’il s’agissait d’un " homme archaïque ", un des premiers " sapiens ", et que " l’homme moderne " lui a succédé. Aujourd’hui, nombre de préhistoriens et paléontologues affirment qu’au moins deux espèces d’hominidés cohabitent sur la même branche: d’un côté, lui, le solide " homo neanderthalensis ", équipé pour résister à tous les climats ; de l’autre, nous les " homo sapiens ", qui avons beaucoup souffert au Quaternaire. Néanderthal serait un " cousin " génétique.
Un autre homme, très proche de nous, mais avec lequel nous ne pouvons avoir de descendance - à ce jour, aucun métis crédible n’a été retrouvé, même l’enfant de Lagar Velho découvert au Portugal, ce qui affaiblit la théorie d’une lignée Néanderthal-Sapiens. En 1997, des travaux portant sur l’ADN mitochondrial bien conservé d’un Néandertalien âgé de 50 .000 ans - une séquence de quelques 300 nucléotides - ont révélé d’importantes différences au niveau du génome, et conforté les thèses d’une autre espèce humaine. Une étude génétique récente de l'ENS de Lyon sur une mâchoire de Neandhertalien confirme aujourd'hui ces données : Néanderthal et Sapiens sont incompatibles d'un point de vue reproductif, leur ADN diffère trop. Homo Neanderthalis serait donc bien un autre homme - certains chercheurs pensent même que plusieurs espèces proches de Néanderthal ont vécu au Proche-Orient.
La reconstitution dans les musées représentes nos ancètres dans un état de délabrement, une civilisation crasseuse , sauvage, celle-ci considérée ancienne donc inferieur.
(Imaginons qu'un cataclysme se produit aujourd'hui et que les survivants convaincus d’être la première du genre sur la Terre exposaient nos squelettes dans les musées de paléontologie, nous serions certainement représentés à moitié nus et à l'état sauvage.)
Homo floresiensis
L'« Homme de Florès », ou Homo floresiensis, est le représentant d'une espèce disparue de l'ordre des primates de la famille des hominidés, mesurant environ un mètre et dont le squelette fossile a été découvert en septembre 2003 dans une grotte de l'île indonésienne de Florès. Sa qualification d'espèce à part entière fait débat.
Les caractères anatomiques d’Homo floresiensis indiquent qu'il pourrait descendre directement d'Homo habilis ; Homo erectus est également cité, mais avec une probabilité moindre étant donné sa gracilité. Cette découverte a suivi l'annonce de la mise au jour d'outillage lithique acheuléen sur la même île, datant d'environ 800 000 ans et montrant que, contrairement aux hypothèses généralement retenues auparavant, des représentants du genre Homo avaient pu atteindre la Wallacea et au-delà l'Australasie ou l'Océanie proche.
La surprise est venue de la datation qui semble indiquer que cette espèce peuplait encore la région de la Wallacea il y a seulement 18 000 ans alors que l'Homo sapiens avait déjà colonisé le reste de la planète dont l'île de Florès. Une famille complète d'Homo floresiensis, dont la description est donnée dans la revue Nature le 13 octobre 2005, confirme ces hypothèses.
Les chercheurs ont baptisé cette nouvelle espèce Homo floresiensis. Sa petite taille peut s'expliquer par l'isolement géographique et l'endogamie. Dans certains ouvrages ou sites de vulgarisation, cette petite taille a valu à l'espèce le surnom de « Hobbit », en référence aux romans de J. R. R. Tolkien.
Les crânes de Paracas
Sur la côte sud du Pérou se trouve la péninsule du désert de Paracas. Ce paysage aride est le lieu où l’archéologue péruvien Julio Tello a fait une découverte étonnante en 1928. Ses efforts ont permi la découverte d’un immense cimetière et d’un complexe enterrés sous le sable et les rochers.
Dans ces tombes, Tello a découvert les restes humains , les plus controversés de l’histoire. Les corps avaient les plus grands crânes allongés du monde et ont dés lors été appelés les « crânes Paracas ». Tello a trouvé au total plus de 300 crânes et qui ont été estimés avoir plus de 3000 ans.
Plusieurs autres cultures ont pratiqué l’élongation ou déformation crânienne, mais les techniques qu’ils utilisaient produisaient des résultats différents. Certaines tribus d’Amérique du Sud liaient les crânes des nourrissons avec des lianes et des bouts de bois afin de changer leur forme. Cette technique permettait d’appliquer une pression constante sur le crâne sur une longue période temporelle. Ce type de déformation crânienne changeait la forme mais ne modifiait pas la taille, le poids ou le volume du crâne; ce sont toutes les caractéristiques d’un crâne humain standard.
Reconstitution 3D
Les crânes Paracas sont différents. Leurs crânes sont 25% plus grands et 60% plus volumineux que des crânes humains réguliers, ce qui a conduit les chercheurs à croire qu’ils n’ont pas pu être modifiés par la technique précédemment mentionnée. Ils sont également structurellement différents et ont seulement une plaque pariétale, par opposition aux crânes humains qui en possèdent deux. Ces différences ont approfondi le mystère vieux de dix ans concernant les crânes Paracas et les chercheurs n’ont pas été en mesure d’expliquer leurs origines.
Le directeur du Musée d’histoire de Paracas a envoyé des échantillons de cinq crânes afin qu’ils subissent un test génétique. Les échantillons consistaient de cheveux, de peau, de dents et de fragments d’os du crâne.L’ADN mitochondrial (hérité de la mère) a présenté des mutations inconnues chez n’importe quel humain, primat ou tout autre animal. Les mutations ont suggéré que nous avons affaire à un tout nouvel être humain, ou un cousin très éloigné de l’Homo sapiens, du Néandertalien ou autre. Les individus de Paracas étaient très biologiquement différents des humains, ils n’auraient pas été capables de s’accoupler.
l'homme de Denisova
Le site de la grotte de Denisova est connu depuis les années 70. Les différentes études montrent que la cavité a été utilisée par des hominidés depuis 125 000 ans. Le site est situé dans les montagnes de l'Altaï en Sibérie. De nombreux éléments retrouvés proviennent de la transition entre le Paléolithique moyen et le Paléolithique supérieur (- 35 000 ans) : outils en pierre, perles, pendentifs, aiguilles, une coquille d'autruche gravée et un bracelet vert. Ces artefacts sont de style Moustérien. Seules preuves d'humanité, quelques dents et fragments d'une phalange d'auriculaire ont été exhumés en 2008 sur le site.l'étude de l'ADM mitochondrial de cette phalange révèle que cet enfant n'appartient à aucune espèce connue à ce jour... Alors qu'un génome de l'ADNmt de Néandertal diffère de celle de l'Homo sapiens de 202 positions nucléotidiques en moyenne, l'échantillon de la grotte de Denisova diffère en moyenne de 385 postes ! Une comparaison avec les autres ADN connus montre même qu'il faut remonter jusqu'à 1 million d'années dans le passé pour trouver un ancêtre commun à l'hominidé de Denisova, l'homme moderne et Néandertal.Svante Paabo et Johannes Krausse (Institut Max Planck) pensent qu'ils sont face à une nouvelle espèce qui aurait quitté l'Afrique après l'expansion d'Homo erectus (-1,9 millions d'années) et avant celle des néandertaliens (-500 000 ans). Ce simple fragment serait la preuve d'une migration "humaine" inconnue à ce jour ou d'une lignée spécifique. Qui était l'homme de Denisova ? Cet hominidé aurait vécu 30 000 ans à 48 000 ans en arrière (d'après la datation du sol de la grotte). Les éléments retrouvés à proximité (outils, parures) indiquent qu'il était aussi évolué que sapiens et Néandertal avec qui il partageait le même territoire. Pour confirmer l'existence d'une espèce nouvelle, les chercheurs vont tenter de séquencer intégralement le génome de l'Homme de Denisova. Plusieurs espèces il y a 40 000 ans... Décidément, l'homme moderne qui se croyait seul représentant d'une humanité supérieure il y a encore quelques dizaines d'années doit admettre que cette solitude était fausse : - d'abord la reconnaissance que Néandertal n'était pas une brute épaisse et "animale" - puis la découverte en 2003 d'Homo floresiensis en Indonésie qui a survécu jusqu'à -18 000 ans - et maintenant une nouvelle espèce d'homme en Sibérie...