Angkor Vat
Angkor Vat est le plus grand des temples du complexe monumental d'Angkor au Cambodge. Temple le mieux préservé d'Angkor, l'une des plus grandes villes médiévales du monde, il est le seul à être resté un important centre religieux depuis sa fondation, initialement hindou et dédié à Vishnou, puis, bouddhiste.
Le temple est l'archétype du style classique de l'architecture khmère. Il est devenu le symbole du Cambodge et figure sur son drapeau national. Il est le principal lieu touristique du pays.
Angkor Vat combine deux bases de l'architecture khmère pour les temples : le côté temple-montagne et le côté temple à galeries. Il est conçu pour représenter le mont Meru, la maison des dieux dans la mythologie hindoue.
À l'intérieur d'une douve et d'un mur externe de 3,6 km de longueur se trouvent trois galeries rectangulaires, chacune construite l'une à l'intérieur de l'autre. Au centre du temple se dressent des tours en quinconce. Contrairement à la plupart des temples d'Angkor, Angkor Vat est orienté vers l'ouest, probablement parce qu'il est orienté vers Vishnou.
Le temple est admiré pour la grandeur et l'harmonie de son architecture et les nombreux bas-reliefs qui ornent ses murs. Sa beauté et sa taille sont telles que beaucoup le considèrent comme la huitième merveille du monde. Il donne également des indices sur l'important système hydraulique d'Angkor. Il est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Vers le IIe siècle de notre ère, alors qu'au Cambodge le roi Devunagshar (« protecteur de la lignée divine ») ne semblait pas pouvoir avoir d’héritier, Indra, le roi des dieux, décida de descendre sur terre donner un fils à la reine principale Vong. Le garçon, qui prendra le nom de Preah Kêt Meala (« lumière fleurie »), sera élevé à la cour des souverains khmers jusqu’à ce que devenu adolescent, Indra l’invite à venir passer une semaine en son royaume des cieux. À la fin de son séjour, et alors que le jeune homme lui avait fait part de son admiration pour les richesses qu’il avait pu observer, Indra propose de lui envoyer son architecte personnel – issu de l’union d’un simple mortel et d’une devi - pour construire sur terre une reproduction de son choix d’un des bâtiments qu’il a pu apprécier. Soucieux de ne pas susciter la jalousie du roi des dieux par une demande trop luxueuse, Preah Kêt Meala se contente de demander une copie des écuries d’Indra. L'architecte s'exécute et Angkor Vat sort de terre.
les Apsaras sont des nymphes célestes d'une grande beauté, nées selon les légendes où de la fantaisie du dieu Brahma ou du Rishi Daksha ou de Kashyapa. Elles sont apparues dans la littérature védique plus précisément le Rig-Véda, mais aussi le Mahabharata.
On a pris pour mauvaise habitude de désigner les divinités représentées en bas-relief sur les murs des temples khmers par le nom d'apsara, mais s’appelant en réalité Devata.
Les apsaras désignent « celles qui glissent sur l’eau ». Elles naissent du « barattage de la mer de lait » qui est représenté à Angkor Vat, le plus grand temple d’Angkor au Cambodge.
Les Deva (dieux en sanskrit) qui étaient alors mortels, épuisés par leur lutte pour la maîtrise du monde, ont décidé d'unir leurs forces à celles des Asura (êtres divins et puissants principalement connus pour faire le mal) afin d'extraire la liqueur d’immortalité, appelée l’amrita. Après de nombreux efforts, le barattage produisit des objets et des êtres merveilleux dont les apsaras. Il faut savoir que les Deva et les Asura étaient opposés les uns aux autres.
Les apsaras sont ainsi associées aux rivières et à la mer. C’est la raison pour laquelle, on leur adjoint des oiseaux comme le cygne.
Les apsaras sont également les filles de Sattwa et les épouses des gandharvas. Ces derniers sont des hommes-chevaux, ils peuvent être chanteurs ou musiciens. Les apsaras sont représentées en tant que danseuses et sont célèbres pour leur beauté ; elles pourraient être considérées comme l'équivalent des Néréides de la mythologie grecque.
Selon la légende, les apsaras émergent des eaux pour séduire les hommes ; ceux qui les repoussent deviennent fous, tandis que ceux qui les acceptent comme maîtresse ou comme épouse gagnent l’immortalité.
Un paradis sur terre
A Angkor Vat, qui marque l'apogée du royaume khmer, on trouve quatre galeries de quelques centaines de mètres de long. Le site se présente sous la forme d'un quadrilatère de 1500 sur 1300 mètres, couvrant une superficie de 200 ha. Les douves de 200 mètres de largeur qui l'entourent permettaient de se défendre très efficacement contre les ennemis. Au total, quatre enceintes successives protégeaient le cœur du site, selon le principe des poupées russes. Il fallait donc toutes les franchir pour atteindre la plus haute tour centrale, appelée la montagne sacrée.
A son apogée, 20 000 personnes habitaient dans la cité royale d'Angkor Vat, la plupart dans des habitations de bois qui n'ont pas survécu. Seules les superstructures en grès et en latérite ont résisté à l'érosion. Aujourd'hui pourtant, tous les édifices ont fait l'objet d'un minutieux travail de restauration consistant à inventorier chaque bloc découvert afin de lui retrouver un emplacement. La plupart de ces pierres ont ensuite été cimentées là où les archéologues présumaient qu'elles se situaient à l'origine.
Il n'en reste pas moins que ces reconstructions dégagent un fort sentiment de puissance tel que, certainement, il devait être ressenti à l'époque. Partout, cette impression de grandeur ainsi que l'harmonie des lieux témoignent d'un niveau de connaissances et d'une maîtrise des techniques de construction qui laissent pantois.
Des témoins fidèles de leur lointaine origine
Toutes ces cités khmers ont pourtant une origine commune, l'Inde. La légende dit qu'un seigneur hindou en visite dans la région tomba amoureux d'une belle princesse du lieu et qu'il s'y installa, avant que la population n'adopte sa religion. C'est pour cette raison que l'ensemble des édifices khmers érigés à l'époque relève ainsi d'une pure inspiration bouddhiste.
On retrouve une multitude de Bouddha, Shiva et toutes les divinités qui se rattachent à cette religion, dans sa version locale du Grand Véhicule, sur l'ensemble des monuments archéologiques du pays. Les bas-reliefs sont notamment une extraordinaire source de renseignement sur les coutumes, le mode de vie et les événements qui jalonnèrent l'histoire du centre administratif du royaume khmer qui a compté jusqu'à un million d'habitants alors que, à la même époque, la population de Genève n'excédait pas 50 000 âmes.
Un véritable livre d'histoire
Sur le site d'Angkor Tom au centre duquel trône le Bayon, on peut admirer une série de quelque 54 tours gothiques érigées en l'honneur du souverain Jayavarman VII, bâtisseur du site et roi légendaire du pays khmer. On y découvre également un stade dans lequel se déroulaient des joutes sportives. Cette impressionnante cité permet d'imaginer la vie et les fastes qui purent se passer entre ses murs. L'importance des constructions, la dimension des espaces - qui s'étendent sur quelque 10 km2 - leur articulation ainsi que l'organisation des allées et des portes d'accès à cette citadelle montrent combien, à l'époque, le monde khmer était stupéfiant par son ingéniosité et son raffinement.
Les admirables bas-reliefs sculptés aux deux premiers niveaux du Bayon racontent la vie quotidienne et les événements marquants de la civilisation khmère à l'époque du règne du plus grand souverain du royaume, Jayavarnan VII, qui vécut de 1181 à 1219. On y découvre l'histoire, les drames et les périodes héroïques du pays. Constituant un véritable livre d'histoire illustré comme une bande dessinée, ces bas-reliefs étaient destinés à immortaliser le courage du peuple et les fastes d'antan. A aucun égard, la réputation des anciens temples et citadelles khmers de la région de Siem Reap n'est usurpée.