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Les moaï


Les moaï, localement mo'ai, sont les statues monumentales de l’île de Pâques, en Polynésie, qui ne sont pas datées car on ne peut pas dater le taillage d'une roche. La majorité de ces monolithes est sculptée dans du tuf issu principalement de la carrière de Rano Raraku. Quelques-uns ont cependant été sculptés dans d'autres roches volcaniques de l'île (basalte, trachyte ou tuf volcanique). Leur taille varie de 2,5 à 9 mètres, pour un poids moyen de 14 tonnes, jusqu'à 80 tonnes pour les plus grosses. Toutes sont des monolithes tournés principalement vers l’intérieur de l’île à l'exception du Ahu Akivi dont les moaï regardent l'océan. Selon Jo Anne Van Tilburg, le nombre de moaï s'élève à près de 887, sur l'ensemble de l'île. Les moaï tels qu'ils devaient être dans leur état final, après édification, possédaient des yeux blancs fait de coraux et l’iris rouge en tuf volcanique ou noir obsidienne. Certains d'entre eux portent une sorte de coiffe, le pukao, fait de tuf rouge, issu de la carrière de Puna Pau, et pesant lui-même plusieurs tonnes.

Emblème de l'île, les moaï, gigantesques ancêtres divinisés de pierre, ont été dressés par les anciens habitants de l'île, qui s'identifiaient comme descendants du découvreur polynésien Hotu Matu'a, qui selon la tradition orale serait venu de Hiva.Dans la carrière des moaï, située sur une pente du volcan Rano Raraku, dans l'Est de l'île, on peut voir des centaines de statues, certaines semblant prêtes à être extirpées, d'autres à l'état d'ébauche. Comme si les tailleurs de pierre du XVIIe siècle avaient dû cesser leur activité du jour au lendemain. On pense que cet abandon est dû au remplacement du culte des ancêtres par celui du dieu Make-make et du Tangata manu, l'« homme-oiseau », aux XVIe ‑ XVIIe siècles.

Jusqu’à il y a peu, on ne distinguait des statues moaï que leur tête, leur cou et tout au plus l’amorce d’un torse. En 2010 et 2011, une équipe d’archéologues et de bénévoles codirigée par Jo Anne Van Tilburg et Cristián Arévalo Pakarati, tous deux inspirés par les recherches menées en 1916 par Catherine Routledge, ont entrepris d’excaver 90 statues afin d’étudier leur partie enterrée.

Les résultats acquis à partir de ces excavations sont surprenants. Plus de la moitié de la taille des Moaï est enfouie sous terre et révèle l'existence d'un corps, de bras et de mains. Chez les statues représentant une femme, souvent au ventre gonflé, les mains sont ramenées en avant de part et d’autre du nombril, ce qui est interprété comme un signe de fertilité. Plus étonnant, le dos des statues présente des inscriptions (pétroglyphes) qui pourraient constituer une écriture ancienne, ainsi que des motifs de tailles et aux formes diverses.

On ne sait à peu près rien des raisons qui ont poussé les Rapanui, le peuple de l'île de Pâques, à les ériger à un rythme de plus en plus frénétique et en taille de plus en plus colossale, épuisant sans doute dans cette pénible industrie une partie importante des ressources de « l’île la plus isolée du monde ». On ignore aussi pratiquement tout des rites qu’ils pratiquaient. Selon les archéologues, partout en Polynésie, les ahus servent à vénérer les ancêtres et les dieux, les tikis que l'on dresse dessus (or les moais sont fondamentalement des tikis de grande taille) étant là pour les représenter : les moa'i seraient donc liés à un ancien culte des ancêtres.

Les méthodes de datation permettent de dater la roche mais pas la période à laquelle elle a été taillée. Il semble que les premiers moaï étaient de taille et de morphologie humaine, pour évoluer vers des morphologies plus imposantes telles que nous connaissons ces géants aujourd'hui. Ce culte prit fin subitement lorsque les habitants de l'île eurent anéanti leurs ressources en bois. Un culte nouveau, celui de « l’homme oiseau », se mettait en place quand l’île fut découverte le 5 avril 1722 par un marin hollandais, Jacob Roggeveen.

L’évangélisation massive de la population fit disparaître toute trace des anciens cultes de sorte que la plupart des souvenirs de cette civilisation furent perdus. Néanmoins, la tradition d'édification des moaï est restée ancrée dans la culture orale de Pascuans. Et en effet, lorsque Thor Heyerdhal leur demanda, ils lui en firent la démonstration2.

Dix moaïs sont expatriés : à Paris, à Londres, à Bruxelles, à Washington, à Viña del Mar, à La Serena et à Santiago.

Dans la carrière de Rano Raraku, gît ce moaï qui n’a jamais été achevé. Ce devait être le plus grand : 22 mètres et 160 tonnes.

L'OEUF CENTRE DU MONDE

L'oeuf est situé au Nord-Est de l'île dans la baie de Hanga Hoonu ( La Baie Lapérouse ), à côté du plus grand moaï ( une douzaine de mètres de haut, mais il a été mis à terre ), une petite pierre ronde. L'oeuf ne se situe pas du tout au centre de l'île. Les scientifiques ne savent pas depuis combien de temps cette pierre est là, ni si ce sont les vents et la mer qui l'ont ainsi façonnée naturellement ou bien si cette pierre a été sculptée par l'homme. Pour les pascuans, cette pierre dans leur culture représente le centre du monde ( étrange car ). Il semblerait que par le passé, les pascuans accordaient réellement une valeur très importante à cette pierre. Un culte lui était probablement dédié.

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