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Thonis-Héraklion: la découverte d'une cité engloutie


La ville d'Héraklion a été engloutie sous l'eau il y a 1500 ans. Cette grande ville avait été mentionnée par l'écrivain grec Hérodote, historien du 5ème siècle avant JC. Lorsque l'archéologue marin français Franck Goddio est tombé sur des reliques, en 2000, elles allaient le mener à l'une des plus grandes découvertes du 21ème siècle: une ville sous-marine. Goddio recherchait des navires de guerre de Napoléon de la bataille du Nil de 1798, lorsqu'il fit la découverte.

Héracléion est une ancienne cité de l'Égypte antique, située près de l'actuelle Aboukir. Elle fut découverte en 1992, conjointement avec Canope, la ville voisine, englouties dans la baie d'Aboukir, lors des fouilles archéologiques sous-marines menées par Franck Goddio.

L’ancienne cité égyptienne Héracléion commence enfin a révéler son histoire. Son existence laissait supposer que cette cité était un des principaux ports de l’Égypte pour le trafic maritime en provenance du monde grec. Idée confirmée par les éléments trouvés sur place.

Cette cité avait été fondée au 8ème siècle avant Jésus-Christ, bien avant la fondation de la mythique Alexandrie en -331 avant Jésus-Christ, avant d’être complètement submergée par la Méditerranée il y a 1200 ans. Après cet événement, il était pratiquement impossible de trouver des traces écrites de l’existence de cette ville, appelée Thonis dans les rares témoignages grecs de l’époque.

Héracléion se situe au Nord Est de l'Egypte ( Près de Aboukir , Alexandrie ... ) Héracléion n'est pas a confondre avec Héracléopolis , qui elle se situe au Sud de l'Egypte ( Edfou , Kôm-el Amar ... )

La découverte s’est faite dans la baie d’Aboukir, à 6,5 kilomètres au nord de l’Égypte et à une profondeur de 45 mètres. A l’aide d’équipements très sophistiqués, Franck Goddio a réussi à localiser précisément puis à remonter à la surface des vestiges de cette cité engloutie. Parmi ces trésors d’un autre âge il y avait :

- 64 bateaux ensevelis dans la vase et le sable de la baie,

- plus de 700 ancres de navires,

- des pièces d’or et des poids faits de bronze et de pierre,

- des statues hautes de près de 5 mètres, accompagnées de statues de divinités mineures,

- des dizaines de petits sarcophages qui auraient contenu des animaux momifiés,

- des stèles de pierre gravées en hiéroglyphes ou en grec.

La cause de l’engloutissement de la cité n’est pas encore très claire et les recherches suggèrent que des phénomènes géologiques, comme une érosion graduelle du sol ou bien un affaissement dû à un tremblement de terre, ont pu précipiter la fin d’Héracléion. L’augmentation significative du niveau de la mer à cette époque est également évoqué comme un facteur aggravant.

D’autres études évoquent l’hypothèse d’un effondrement du terrain sur lequel avait été bâti la cité. Avec le poids et la pression conséquents que faisait peser les bâtiments sur le sol assez faible, constitué d’argile, de sable et de vase, celui-ci n’aurait pas pu tenir indéfiniment.

Avant sa découverte en 2000 par l’IEASM, on n’avait trouvé aucune trace de Thonis-Héracléion. Son nom était presque rayé de la mémoire de l’humanité, préservé uniquement dans d’anciens textes classiques et de rares inscriptions découvertes sur terre par les archéologues.

Le grand historien grec Hérodote (5ème siècle avt J-C) nous parle d’un grand temple qui avait été construit à l’endroit où le fameux héros Héraklès (Hercule) avait débarqué en Égypte.

Il rapporte aussi la visite d’Hélène à Héracléion avec son amant Pâris avant la guerre de Troie. Plus de quatre siècles après la visite d’Hérodote en Égypte, le géographe Strabon observa que la cité d’Héracléion, avec son temple d’Héraklès, était située juste à l’est de Canope à l’embouchure de la branche canopienne du Nil, » écrit Franck Goddio sur son site web.

Les scientifiques pensent que la cité toute entière a été complètement submergée avec tous ses objets, statues, colonnes et autres merveilles du palais de Cléopâtre.

Plusieurs artefacts sont restés en grande partie intacts. Parmi les découvertes figurent les fondations du palais, des épaves, des colonnes de granit rouge et des statues de la déesse Isis et deux sphinx.

Parmi les énormes blocs de calcaire effondrés au quatrième siècle il y avait un immense bloc de quartzite avec des inscriptions gravées concernant un pharaon. L’une d’elles indique qu’il s’agit de Séthi Ier, père de Ramsès II.

Les chercheurs pensent que la cité était une zone centrale qui servait de plaque tournante commerciale par laquelle les marchandises venant de Grèce et d’autres endroits méditerranéens entraient en Égypte.

« Le site est étonnamment préservé. Nous commençons maintenant à en explorer les zones les plus intéressantes pour essayer de comprendre la vie à l’époque », a dit le Dr Damian Robinson, qui travaille sur le site et directeur du centre d’Oxford pour l’archéologie maritime à l’université d’Oxford. « Nous obtenons une riche description de choses comme le commerce qui avait cours ici et la nature de l’économie maritime de la dernière période égyptienne. Des marchandises venaient de Grèce et de Phénicie ».

« C’est une grande cité que nous exhumons », a dit Robinson.

Étant restés intacts et protégés par le sable sur le fond marin pendant des siècles, les éléments du site sont brillamment préservés. Parmi les trouvailles il y a la plus grande statue connue du dieu égyptien gardien de l’inondation du Nil (Hapi) et l’une des plus grandes concentrations de bateaux antiques. De plus, on trouve des autels bien préservés au cœur du temple, des objets votifs et des bijoux, des pièces et des inscriptions officielles finement gravées sur la pierre qui décrivent la vie dans la cité et les échanges avec d’autres cultures.

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